Aimai-je un rêve Jeroen Verbruggen Les Ballets de Monte-Carlo
Alexis Oliveira & Benjamin Stone ©AB
Aimai-je un rêve Jeroen Verbruggen Les Ballets de Monte-Carlo
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Aimai-je un rêve? | VERBRUGGEN

Jeroen Verbruggen a volontairement donné à sa création un nom différent de celles innombrables qui font écho ou rendent hommage à l’Après-midi d’un Faune. Le chorégraphe a choisi un des premiers vers du célèbre poème de Mallarmé, « Aimai-je un rêve ? » afin de souligner l’introspection de ce ballet en complément de la bestialité qui lui est associée.

Ce « Faune » emprunte quelques pistes de réflexions différentes de l’œuvre originale même si le thème central reste l’érotisme. Là où la pièce emblématique des Ballets Russes exposait la lubricité assumée d’un être hybride, Jeroen Verbruggen se penche sur les interrogations et les doutes liés à l’identité sexuelle. Qui sommes-nous sexuellement ? Que désire vraiment notre corps et vers quelles expériences inconnues est-il lui-même attiré ? Cette remise en question d’un genre unique a incité le chorégraphe à se passer des nymphes dont la présence apportaient une réponse trop évidente. Lors du processus de création, Jeroen Verbruggen avait d’ailleurs imaginé des rôles pouvant être interprétés indifféremment par des filles ou des garçons. Aimai-je un rêve ? est un duo intimiste racontant la rencontre d’un individu et d’un Faune.

Le ballet conserve néanmoins une connivence avec le Faune original, notamment à travers le costume conçu en collaboration avec le styliste Charlie Le Mindu. Des tâches blanches en silicone collées à même la peau de la créature mythologique renvoient au costume de Léon Bakst. Ces tâches translucides que l’on devine sur le corps du Faune rendent son identité équivoque, incertaine... Rien n’est d’ailleurs vraiment tangible dans ce ballet proche d’un rêve éveillé où la scénographie crée une sensation de réalité brumeuse. Elle sert d’enveloppe aux questions que se pose le chorégraphe : « Qui est ce faune et que me veut-il... ».


Chorégraphie : Jeroen Verbruggen
Musique : Claude Debussy, Prélude à l'Après-midi d'un faune
Costumes : Charlie Le Mindu
Lumières : Fabiana Piccioli
Durée : 12 min

Avec l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, direction Kazuki Yamada

Création pour Les Ballets de Monte-Carlo
Première le 8 décembre 2018, Salle Garnier Opéra de Monte-Carlo