Recto Verso

J-Ch. Maillot

A partir d’une scénographie proposée par Dominique Drillot, Recto Verso, composé sur la musique de Schnittke, invite à un  voyage de l’autre côté du miroir, support archaïque de la divination, lieu où les soufis voient « l’essence infinie » se contempler sous de multiples formes.

Jean-Christophe Maillot conduit ici une réflexion sur l’expérience séculaire du danseur et du chorégraphe, le narcissisme de l’artiste, la question du dédoublement, de la dualité masculin/féminin.

Qu’a donc à nous dire cette forme muette que le miroir retient enfermée et de quelle nature est-elle? Que dessinent les lignes qui s’affichent sur l’étang dormant du tain, images-témoin ou gouffre, expérience de la solitude, recherche identitaire, lieu d’un corps à corps, dont le chorégraphe et danseur tirent leur jouissance ou un profond vertige? Qui est l’autre qui me regarde dans cette épreuve du face à face, et lequel séduit l’autre?

Recto Verso soulève les questions auxquelles se confronte le chorégraphe dans son travail de création, notamment celle de sa relation au danseur: quel est sa place dans l’élaboration de l’oeuvre, quel sens a l’autorité, qui est responsable et pour quelle part? Cassant les gestes trop entendus, trop évidents, Jean-Christophe Maillot bascule les rapports, provoque les ambigüités, contrarie ses désirs et sentiments premiers et attend de ces actes de subversion répétés le germe d’une réponse.


Chorégraphie : Jean-Christophe Maillot
Musique : Alfred Schnittke
Costumes : Jérôme Kaplan
Décor et lumières : Dominique Drillot
Durée : 26 min

Avant-première à Cannes le 30 novembre 1997 dans le cadre du Festival International de Danse de Cannes
Première le 2 janvier 1998, Salle Garnier Opéra de Monte-Carlo