Ubuhuha

J-Ch. Maillot

Cette dernière chorégraphie fortement ritualisée, s’inscrit dans la figure parfaite du cercle, lieu privilégié de la cérémonie. On se bat pour y entrer, on s’y affronte, on y prend le pouvoir. Lieu de la vie et de la mort, celui où naît le spectacle. Entre braise et  limaille, la terre est rouge d’échauffement. C’est là que se manifeste le Souffle, ce chant à voix chuchotée des femmes du Burundi, jaillissement de sons purs, qui dessinent, à travers la danse, une topographie sacrée.

« Le pari n’était pas de reproduire la musique africaine dans ses formes rythmiques traditionnelles, mais de retrouver les couleurs sonores. En écoutant les musiques centrafricaines, j’ai isolé trois catégories de sons : les voix, les peaux (le djembe) et les cordes pincées (la cithare). J’ai instinctivement rajouté les deux familles manquantes, somme toute, très africaines : les bois et les métaux que j’ai traitées en utilisant un échantillonneur. J’ai cherché à approcher les sons naturels par des instruments, à faire dériver un son naturel anecdotique vers une fonction instrumentale. J’ai voulu travailler en réverbération naturelle. C’était une forme de respect pour ces musiques traditionnelles que d’intégrer leur règle du jeu. C’était, face au tout électronique, maintenir le contact physique avec l’instrument. C’est ainsi que toutes les voix ont été créées à l’intérieur d’un djembe, en profitant de la résonnance de la peau et du fût ». Bertrand Maillot


Chorégraphie : Jean-Christophe Maillot
Musique originale : Bertrand Maillot
Musiques traditionnelles du Burundi et de Centre Afrique
Décors et lumières : Dominique Drillot
Costumes : Jérôme Kaplan
Durée : 30 min

Première le 25 mars 1995, Salle Garnier Opéra de Monte-Carlo